Tadiwos Tsigie, ambassadeur In Seine-Saint-Denis, le fort de café

Espoir de l’économie 2018 de Seine-Saint-Denis, Tadiwos Tsigie a ouvert à Montreuil le Café Kaldi. Un lieu où le trentenaire venu d’Ethiopie a fait de la découverte des cafés du monde, un art de vivre.

Un coin bibliothèque en mezzanine, des fauteuils moelleux et un bon café devant soi, le café Kaldi à Montreuil au cœur du centre commercial de la Croix de Chavaux est un lieu où il fait bon « chiller ». L’endroit, une ancienne boutique de fleuriste fermée pendant une dizaine d’années, doit sa renaissance à l’opiniâtreté et à l’enthousiasme de Tadiwos Tsigie, 36 ans, qui y a installé depuis 2017 ses tasses, son café et sa drôle de machine près du comptoir, un torréfacteur. « Mon concept, c’est de produire un café du terroir. Et de conseiller les gens en fonction de leurs gouts, de leur palais », précise le maître des lieux. Une entreprise couronnée en décembre par le prix « Espoirs de l’Économie 2018 de Seine-Saint-Denis » placé sous les auspices conjointes de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Seine-Saint-Denis et du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. « Un prix qui est un encouragement à continuer, apprécie l’intéressé et à continuer à me développer. Quand on a l’envie de créer en Seine-Saint-Denis, on trouve toujours du soutien, le plus dur est peut-être de se lancer… »

Et de trouver un tremplin idéal. En l’occurrence pour Tadiwos Tsigie, l’ancienne boutique de fleurs de la Croix de Chav’ qui s’est donc transformée en un véritable temple dédié aux différents cafés du monde  Car le terroir de Tadiwos Tsigie est vaste allant du Panama, au Brésil et au Nicaragua, en passant évidemment par l’Éthiopie terre natale de Tadiwos Tsigie. C’est en effet dans la région d’Addis-Abeba, la « Nouvelle Fleur » en amharique, la capitale éthiopienne que le trentenaire a grandi : « Je suis un city-boy », résume l’intéressé dans un sourire.

Des chèvres « addict » au café

C’est aussi sur les hauteurs d’Addis –situé à 2500 mètres d’altitude- que son destin va changer. En 2011, il y rencontre en effet sa future épouse française, Sophie, alors en mission pour l’Agence Française pour le Développement. Deux ans plus tard, ils se marient et rejoignent Montreuil et la Seine-Saint-Denis. Pour Tadiwos, c’est un autre coup de foudre :

« Je me suis tout de suite plu dans ce département de Seine-Saint-Denis et dans cette ville de Montreuil parce que ce sont des endroits de partage, avec énormément de nationalités différentes qui se côtoient et avancent ensemble. »

Pour le reste, c’est un peu moins rose : ex-agent bancaire puis importateur de matériel de cuisine en Ethiopie, Tadiwos a bien du mal à trouver un emploi en France : « Pour travailler dans la banque, mon niveau de français à l’écrit ne suffisait pas. Du coup, je ne trouvais que des petits boulots. »Il décide donc de voir grand. « J’ai décidé de créer ma propre entreprise dans le domaine du café pour faire le lien entre mon pays, l’Ethiopie, le 5e producteur de café arabica au monde et la France qui est le 7e pays consommateur de café. En parallèle, j’ai suivi une formation en torréfaction artisanale et latte art. » Le voilà donc armé pour ouvrir le café Kaldi qui tient son nom d’un jeune chevrier éthiopien qui promenant tranquillement son troupeau il y a un peu plus de mille ans, découvre qu’elles goutent de petites baies qui les rendent pimpantes et pleines d’énergies. Normal, les baies en question sont gorgées de café. Une belle histoire que Tadiwos Tsigie veut continuer de colporter en développant un peu plus son activité : «Pour le moment, je travaille seul avec un barrista, mais on commence à développer l’activité vers les entreprises en fournissant aussi bien les coffee-shop que les restaurants et les hôtels à Montreuil, Paris ou Vincennes. »

A côté de cela, le café Kaldi torréfie aussi son café qu’il propose moulu ou en grains à ses clients, à emporter en sachets ou sur place. Référencé par le guide Gault et Millau, les choix de Tadiwos Tsigie font référence. Une expertise qu’il souhaite développer encore un peu plus : « Je me vois bien devenir formateur pour enseigner les métiers de barrista et de torréfacteur qui se développent énormément, se projette-t-il. Le café en France est devenu un art de vivre, les Français ont envie de boire du bon café. Et pour ça, on a besoin de personnes bien formées. »

Exactement le profil de Tadiwos Tsigie, le fort de café…

Frédéric Haxo

Crédits photo: Bruno Levy

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Café Kaldi, 8 Boulevard Chanzy, 93100 Montreuil. Infos pratiques sur www.cafe-kaldi.fr

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